L'épaisseur de l'échantillon et l'épaisseur de la lame du microscope sont également très importantes et, en
général, un échantillon mince est souhaitable pour éliminer la possibilité d'artefacts de diffraction qui peuvent
nuire à la formation de l'image.
11.3
Microscopie à fond noir à fort grossissement
Pour un travail plus précis et des arrière-plans plus noirs, vous pouvez choisir un condenseur conçu spéciale-
ment pour le fond noir, c'est-à-dire pour ne transmettre que des rayons obliques. Il existe plusieurs variétés :
condenseurs à fond noir " sec " avec de l'air entre le dessus du condenseur et le dessous des condenseurs à
fond noir à glissière et à immersion qui nécessitent l'utilisation d'une goutte d'huile d'immersion (certains sont
conçus pour utiliser de l'eau) établissant le contact entre le dessus du condenseur et le dessous de la lame de
l'échantillon. Le condenseur à immersion à fond noir a des surfaces internes en miroir et passe des rayons d'une
grande obliquité et exempts d'aberration chromatique, produisant les meilleurs résultats et le fond le plus noir.
Le condenseur à fond noir le plus utilisé est peut-être le paraboloïde, constitué d'un morceau de verre massif
rectifié avec une grande précision en forme de paraboloïde.
Comme on l'a vu plus haut, le condenseur à fond noir sec est utile pour les objectifs dont l'ouverture numérique
est inférieure à 0.75, tandis que les condenseurs paraboloïdes et à immersion cardioïde (Fig. 23) peuvent être
utilisés avec des objectifs à très grande ouverture numérique (jusqu'à 1.4). Les objectifs dont l'ouverture numéri-
que est supérieure à 1.2 nécessiteront une certaine réduction de leur ouverture de travail, car leur ouverture
numérique maximale peut dépasser l'ouverture numérique du condenseur, permettant ainsi à la lumière directe
de pénétrer dans l'objectif.
Pour cette raison, de nombreux objectifs à ouverture numérique élevée conçus pour être utilisés avec des éclai-
rages en fond noir ou en fond clair sont équipés d'un diaphragme à diaphragme réglable intégré qui agit comme
butée d'ouverture.
Cette réduction de l'ouverture numérique limite également le pouvoir de résolution de l'objectif ainsi que l'in-
tensité de la lumière dans l'image. Les objectifs spécialisés conçus exclusivement pour le travail en fond noir
sont produits avec une ouverture numérique maximale proche de la limite inférieure de l'ouverture numérique
du condenseur en fond noir. Ils n'ont pas de diaphragmes à diaphragme interne, mais les diamètres des mon-
ture d'objectif sont ajustés pour qu'au moins un objectif interne ait le diamètre optimal pour fonctionner comme
diaphragme d'ouverture.
Le condenseur cardioïde est très sensible à l'alignement et doit être positionné avec soin pour tirer parti du cône
d'illumination très aigu, ce qui en fait le condenseur fond noir le plus difficile à utiliser. De plus, le condensateur
produit une quantité importante d'éblouissement, même à partir des particules de poussière les plus infimes, et
la courte distance focale peut entraîner un mauvais éclairage sur des objets dont la taille ou l'épaisseur dépasse
quelques microns. Lorsque vous choisissez des lames de microscope pour la microscopie quantitative à fond
noir à fort grossissement, assurez-vous de choisir des lames faites d'un mélange de verre exempt d'impuretés
fluorescentes.
Une attention particulière doit être portée aux détails du huilage d'un condenseur à ouverture numérique élevée
jusqu'au fond de la lame de l'échantillon. Il est très difficile d'éviter l'introduction de minuscules bulles d'air dans
la zone située entre la lentille supérieure du condenseur et le fond de la lame du microscope, et cette technique
doit être pratiquée à la perfection. Les bulles d'air provoquent une éruption et une distorsion de l'image, ce qui
entraîne une perte de contraste et une dégradation générale de l'image.
Des problèmes se posent également lors de l'utilisation de lames de microscope trop épaisses ou trop minces.
De nombreux condenseurs à fond noir contiennent la gamme d'épaisseur de glissière utilisable inscrite directe-
ment sur le support du condenseur. Si la lame est trop épaisse, il est souvent difficile de focaliser le condenseur
sans recourir à une huile d'immersion plus visqueuse. Par contre, les lames trop minces ont tendance à rompre
le lien d'huile entre le condenseur et la lame. C'est une bonne idée d'acheter des lames de microscope de préci-
sion de la bonne épaisseur pour éviter les problèmes mentionnés ci-dessus.
Les condenseurs à ouverture numérique élevée, qu'ils soient destinés à être utilisés à sec ou à l'huile, doivent
être centrés avec précision sur le trajet optique du microscope pour obtenir des performances optimales.
Pour ce faire, de nombreux condenseurs à fond noir sont construits avec un petit cercle gravé sur la surface
supérieure pour faciliter le centrage du condenseur. Le centrage est effectué avec un objectif de faible puissance
(10x-20x) en imaginant le cercle gravé et en utilisant les vis de centrage du condenseur pour s'assurer que le
cercle (et le condenseur) sont correctement centrés dans le chemin optique.
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